Qu’est ce que les troubles du spectre autistique?

L’Organisation Mondial de la Santé défini les Troubles du Spectre Autistique (TSA) de la façon suivante:

Les troubles du spectre autistique regroupent un ensemble d’affections caractérisées par un certain degré d’altération du comportement social, de la communication et du langage, et par la modicité des centres d’intérêts et des activités, qui sont spécifiques à la personne et répétitifs.

Ainsi, les trois domaines affecter par les TSA sont :

• Les interactions sociales réciproques

Les personnes autistes peuvent être en difficulté lorsqu’il s’agit d’être dans l’échange social. Cette difficulté peut ce traduire par:

• Une incompréhension face à l’emploi de métaphore, de sous-entendu, d’humour

-Une difficulté à reconnaître des émotions ( que ce soit celle du sujet autiste ou bien d’autrui).

-Ses difficultés peuvent engendrer de la gêne voir un malaise dans ces situations.

• La communication

Les personnes autistes peuvent avoir des difficultés à communiquer avec autrui au niveaux:

• Verbale ( difficulté d’articulation, ..)

-Une incapacité à soutenir une conversation, un échange et/ou un regard avec l’autre.

-La personne ayant un TSA peut aussi avoir un usage stéréotypé et répétitive du langage. Usage qui na pas pour but de communiquer.

• Elles peuvent utiliser les mots de manière idiosyncrasique ( = dans un sens purement personnelle non partagé par la société).
• Les comportements aux caractères restreints et répétitifs

-Les mouvements des personnes autistes peuvent être répétitifs ou compulsifs (ex: un balancement et du flapping).

-Elles peuvent montrer une intolérance aux changements ou à l’imprévu.

-Les centres d’intérêts peuvent être restreints (ex: une passion dévorante pour les trains, les jeux de cartes, l’informatique etc.) ,

-Les personnes autistes peuvent avoir des activités obsessionnels ( ex: trier, classer, habitudes/rituels rigide…).

Comment venir en aide à la personne autiste?

Dans la prise en charge des personnes autiste l’OMS préconise principalement une prise en charge psychosocial.

Le psychosocial est un champ très vaste qui regroupe toute forme d’activité en individuel ou en groupe offrant un soutien à la personne. L’ESAT en fait profondément parti et c’est là que nous tous, nous nous y inscrivons ( moniteurs, chargées d’accompagnement et d’autonomie, éducateurs, psychomotriciens, psychologues…)

En tant qu’ESAT nous pouvons accompagner les personnes autiste dans l’exercice et l’apprentissage de leurs métier mais également leurs offrir un espace sécure et bienveillant pour qu’ils puissent s’épanouir et trouver leur place. Une place qui leurs permettra de mieux comprendre et intégrer les exigences et règles ( explicite et tacite) du monde socio-professionnel.

Les TSA étant une divergence neuro-développemental il n’y a pas de traitement pharmacologique permettant de réduire cette divergence. Cependant les personnes autistes peuvent avoir d’autres maladies ou symptômes associés ( par exemple: une dépression, de l’anxiété généralisé, troubles du sommeil…). Ces maladies ou difficultés peuvent être soulagés par un traitement médical. Ainsi, si nos travailleurs autistes présentent des signes de souffrance psychique, il sera important de leurs proposer un suivi avec un médecin psychiatre.

Fausses croyances sur l’autisme

L’autisme n’est pas causé par les vaccins.

L’idée que les TSA seraient liés à la vaccination précoce des enfants provient d’une étude britannique de 1998. Cette étude a été discréditée par de nombreuses autres études et méta-analyse. Et son auteur Andrew Wakefield a été radié de l’équivalent de l’ordre des médecins anglais pour fraude concernant son étude. Selon les données scientifiques actuelles l’autisme serait à la fois causé par des facteurs génétique et environnementaux.

Les personnes autistes ressentent les émotions et parfois elles les ressentent de façon plus intenses que les autres.

Les personnes autistes sont souvent sensibles voir hypersensible à leur environnement et peuvent ressentir des émotions de façon intense. Cette intensité peut les rapidement les déborder d’où leurs évitement ou repli qui est une défense contre ce potentiel débordement. Ainsi, il ne s’agit pas de personnes dépourvue d’émotions ou froides mais de personnes qui essayaient de se protéger.

L’autisme n’est pas synonyme de déficience intellectuelle.

Si l’autisme est souvent accompagné d’une déficience intellectuelle (à peu près 50% du temps). Il ne faut pas perdre de vu qu’il existe des personnes autistes avec une intelligence moyenne voir supérieur qui ont aussi besoin de soutien psychosocial. Par ailleurs, il faut également veuillez à ne pas réduire les autistes déficients à leurs difficultés cognitives et intellectuelles.

Une ‘crise’ (effondrement ou repli) autistique n’est pas l’expression d’un caprice mais d’une réel souffrance.

En effet, lorsque la personne autiste est en état de détresse cela témoigne d’un débordement qu’il soit sensoriel, émotionnel, existentiel…

Ce débordement est un trop plein que la personne ne peut plus gérer ceci ne doit pas être compris comme un ‘caprice’ qui viserait à obtenir une faveur ou une attention.

Posture à adopter face à une personne autiste

Au quotidien:

• Laissez la place et le temps pour que la relation avec l’usager puisse se développer à son rythme ( cela permettra de développer une meilleure confiance en la relation).
• Ne pas interférer avec les rituels ou les habitudes de la personne autiste ( sauf si ils implique une souffrance chez le travailleur ou autrui). Car ses rituels ont pour but d’amoindrir l’angoisse et les empêcher brutalement ne ferait qu’augmenter cette angoisse ainsi que les troubles du comportements.
• Ne forcer pas l’usager à vous regarder dans les yeux si celui-ci à le regard
• N’hésiter pas à expliciter vos attentes ou vos Essayer de minimiser au maximum les sous-entendus. Ne donner par exemple qu’une consigne à la fois.
• Expliquer les métaphores si vous les utiliser, et n’hésitez pas à préciser que vous employez de l’humour lorsque vous y avez recours.
• Si la communication ou la compréhension entre l’usager et l’équipe reste compliquée ne pas hésiter à utiliser des pictogrammes (= support visuel d’un objet ex: un panneau stop pour marquer un arrêt.) Pour plus d’information n’hésiter pas à demander à l’équipe médico-social.

• Si d’important changement arrive et perturbe le travail de l’usager prenez un temps avec lui ou le groupe pour expliquer la raison du changement ou de l’imprévu.

 

Lors des moments de crise:

• Si le travailleur est encore dans la communication proposez lui de parler à l’écart des autres en seul à seul.
• Si la personne autiste est débordé et ne peut plus parler et est en crise faite sortir ( quand c’est possible les autres) du lieu ou se situe la personne autiste.
• Donner à la personne autiste le temps de se un temps seul peut parfois être nécessaire si c’est le cas donner lui du temps et de l’espace ( ex: tu peux aller 5 minutes en salle de pauses et si tu et plus détendu tu peux revenir). Parfois la personne à besoin de ce temps et cette espace pour reconstruire ses ressources mentales.
• Il ne faut en aucun cas réagir avec de l’agressivité, de la froideur affective ou de la moquerie aux ‘crises’ de la personne autiste cela ne ferait qu’augmenter sa détresse et le temps que durera la crise
• Si la personne se replie sur elle-même ( = ne communique plus) ne forcer pas la personne à être en Vous pouvez dit une phrase comme:  » Je suis là et je reste là si tu veux me parler. »
• Si la personne autiste n’a pas compris une interaction sociale ou une demande et que cela provoque de l’angoisse, réexpliqué lui ou si il s’agit d’un malentendu entre travailleurs ( quand c’est possible) faite venir les deux usagers et expliquer clairement la situation. La personne autiste bénéficie énorment d’une explication sur les interactions implicites.
• N’hésiter surtout pas à demander au travailleur ce qui l’aiderait à ce sentir
• Lors de la crise n’hésitez pas à lui demander si il veut voir la/le psychologue ou un autre membre de l’équipe médico-social.
• Après la dit crise il sera important d’essayer de repérer les signes déclencheurs de la crise et aider l’usager à ne plus se retrouver dans cette détresse.

 

Références

Image libre de droit:

Symbole de l’autisme: https://pixabay.com/fr/illustrations/autisme-ruban-conscience- maladie-1417942/

Entraide : https://pixabay.com/fr/photos/le-coucher-du-soleil-hommes-1807524/

Panneau Stop: https://pixabay.com/fr/photos/panneau-stop-panneau-de-signalisation- 319045/

Travail d’équipe: https://pixabay.com/fr/photos/travail-en-%c3%a9quipe- correspondre-3237649/

OMS:

https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/autism-spectrum-disorders

https://www.who.int/features/qa/85/fr/

Centre ressources autisme Ile-de-France: https://www.craif.org/quest-ce-que-lautisme-44

Autres sources:

https://handicap.gouv.fr/autisme-et-troubles-du-neuro-developpement/

http://circ-maromme.spip.ac-rouen.fr/IMG/pdf/tsa_document_circo.pdf

https://www.cambridge.org/core/journals/psychological-medicine/article/anxiety-and- depression-in-adults-with-autism-spectrum-disorder-a-systematic-review-and- metaanalysis/CDC4FF29C3DC504768E375EE65019E0C

https://www.youtube.com/watch?v=8BIcAZxFfrc&t=8s

 

Lire en PDF ici : Explication psychopathologique sur Les Troubles du Spectre Autistique

Remerciements

Je remercie chaleureusement l’ensemble de l’équipe pluridisciplinaire de l’ESAT pour leurs retours constructifs, leur aide et idées.