Dossier sur la Schizophrénie

Qu’est-ce que la Schizophrénie?

L’organisation mondiale de la santé défini la schizophrénie comme suit:

La schizophrénie se caractérise par des distorsions de la pensée, des perceptions, des émotions, du sentiment de soi et du comportement. Le ressenti comporte souvent des hallucinations, le fait d’entendre des voix ou de voir des choses qui n’existent pas, et des délires, des convictions inébranlables ou fausses.

Les symptômes les plus fréquent inclus:

  • Hallucination: perception auditive, visuelle ou autre perception sensorielle sans
  • Délire: convictions fixes, fausses ou suspicions qui ne sont partagées par personne d’autre dans la culture du sujet et qui sont inébranlables malgré l’existence de preuves contraires.
  • Comportement anormal : conduites irrationnelles, comme des déambulations sans but, des marmonnements ou des rires sans interlocuteurs, une apparence insolite, une négligence de soi, un aspect mal soigné.
  • Désorganisation de la parole ; propos incohérents ou sans
  • Troubles des émotions : apathie marquée ou déconnexion entre les émotions indiquées et ce que l’on observe au niveau de l’expression faciale ou du langage corporel.

 

Comment venir en aide à la personne atteinte de schizophrénie?

L’OMS préconise une double prise en charge:

  • Une prise en charge médicale.

En effet, la schizophrénie peut être soulagée par des médicaments prescrits par un médecin psychiatre. Notamment des neuroleptiques ( molécules agissant directement sur les neurotransmetteurs du cerveau bloquant les récepteurs de la dopamine et la sérotonine)

les effets des médicaments sous les suivants:

  • Une action sédative qui soulage l’angoisse et l’agitation ;
  • Une action dite anti productive qui traite les délires et les hallucinations ;
  • Une action désinhibitrice qui lutte contre l’apathie et la démotivation.

C’est la raison pour laquelle nous devons être vigilant à ce que nos travailleurs ayant des troubles du psychisme ( dont la schizophrénie fait partie) soient assidus dans la prise de leurs traitements pharmacologiques.

  • Un soutien psychosocial

Le psychosocial est un champ très vaste qui regroupe toute forme d’activité en individuel ou en groupe offrant un soutien à la personne. L’ESAT en fait profondément parti et c’est là que nous tous, nous nous y inscrivons ( moniteurs, chargées d’accompagnement et d’autonomie, éducateurs, psychomotriciens, psychologues…)

Ainsi , grâce à ses activités, la personne schizophrène va pouvoir s’inscrire dans un quotidien et trouver ses repères, repères qui l’aideront aussi à se stabiliser dans sa maladie. Le travail permettant même à certains patients schizophrènes de remettre du sens dans leurs vies.

Fausses croyances sur la schizophrénie

La Schizophrénie n’est pas synonyme de violence physique

En effet, la très grande majorité des personnes atteinte de schizophrénie ne sont pas violentes physiquement. Cette idée reçue vient historiquement des médias qui ont tendance à mettre en avant des faits divers sordides en épinglant le mot ‘schizophrène’ qui ne reflète pas la vérité de ces personnes mais quelque individus très minoritaires. Et souvent ce sont eux les victimes de violence physique et de discrimination.

La Schizophrénie n’est pas une déficience intellectuelle

Si les capacités émotionnelles et cognitives peuvent être atteinte lors d’une décompensation, il ne faut pas que l’encadrant considère d’emblée la personne schizophrène comme une personne déficiente mais comme une personne ayant de bonne capacité de réflexion et de compréhension.

La Schizophrénie n’est pas le dédoublement de la personnalité

Cette idée de double personnalité nous vient des films et médias mais elle témoigne d’une totale méconnaissance du sujet de la schizophrénie.

Les symptômes de la schizophrénie sont une souffrance mentale et psychique.

En effet, le délire et les hallucinations sont très souvent sources de souffrance et d’angoisses. D’autant plus que les ‘voix’ sont fréquemment très agressives et insultantes envers la personne. Il faut également noter que le taux de suicide des personnes atteintes de schizophrénie est 10 à 13%.

Le délire n’est pas l’équivalent d’un mensonge.

Le délire est une croyance qui s’impose à la personne ( elle en devient convaincue) elle est persuadée que c’est la réalité et la vérité pour tout le monde. Le mensonge est un acte délibéré choisi par l’individu ( pour diverses raisons). Pour faire dans la simplicité le délire est l’inverse du mensonge car la personne et intimement convaincue de sa vérité.

Posture à adopter face à la personne atteinte de schizophrénie

   

 

Au quotidien:

  • Ecouter la personne et accueillir ce qu’elle veut vous dire tout en respectant ses limites relationnelles et émotionnelles.
  • Témoigner de l’empathie à l’endroit de l’usager ( offrir un sourire pour réconforter, proposer son aide pour faire une tâche ou pour la réexpliquer )
  • Ne pas banaliser son vécu ou ses sentiments si la personne insiste sur leurs
  • Prendre le temps d’être avec l’autre sans le presser et sans se presser soi-même.
  • Essayer de mettre l’accent sur le positif et présenter le négatif comme un axe de travail dans son parcours professionnel.

Lors d’une crise ( ou des moments qui la précédent):

  • Proposer à l’usager un ‘time out’ ou une pause pour discuter sans la présence des autres travailleurs.
  • Rester neutre et sans apriori vis à vis du délire de l’usager ( ne donner pas votre avis, ne pas prendre parti)
  • Resituer le vécu du travailleur ( ‘je pense que tu as peur’ ou ‘je pense que tu es angoissé’…)
  • En état de crise il vaut mieux éviter l’humour ( qui peut être vécu comme persécutant).
  • Si l’usager témoigne de l’agressivité il faut rappeler le cadre et les règles de l’institution. Il ne faut en aucun cas répondre sur le même mode ( Sinon il y a un risque d’escalade)
  • Si l’usager n’est pas réceptif à la rationalisation de son comportement ne pas insister ( n’essayez pas de critiquer ou déconstruire un délire par la logique ou la raison car cela peut accentuer la méfiance et lui faire perdre confiance dans la relation que vous avez établi)
  • Essayer de se montrer aussi ouvert, disponibles et calme que possible ( pour susciter un apaisement chez le travailleur).
  • Solliciter l’aide d’un collègue moniteur, psychologue, psychomotricienne, cadre si vous sentez que la crise s’intensifie.
  • Ne pas nommer le délire directement ( càd: Ne pas dire: « tu es délirant »,  » tu délires » etc.) car cela ne ferai qu’augmenter le niveau d’agressivité et de méfiance de l’usager.
  • Ne pas hésiter à lui demander ce qu’il voudrait faire pour aller mieux ( aller voir le/la psychologue de l’ESAT, appeler le CMP, sa famille etc.).

 

 

Références:

Images libre droit:

Cerveau: https://pixabay.com/fr/vectors/diriger-humain-cerveau-confus-2147328/

Entraide : https://pixabay.com/fr/photos/le-coucher-du-soleil-hommes-1807524/

Panneau Stop: https://pixabay.com/fr/photos/panneau-stop-panneau-de-signalisation- 319045/

Travail d’équipe: https://pixabay.com/fr/photos/travail-en-%c3%a9quipe- correspondre-3237649/

OMS:

https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/schizophrenia#:~:text=La

%20schizophr%C3%A9nie%20se%20caract%C3%A9rise%20par,des

%20convictions%20in%C3%A9branlables%20ou%20fausses.

CIM-11:

https://icd.who.int/browse11/l-m/en#/http://id.who.int/icd/entity/1683919430

Vidal ( informations sur les traitements): https://www.vidal.fr/maladies/psychisme/schizophrenie-psychoses/medicaments.html

Haute Autorité de santé:

https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2011-07/ evaluation_de_la_dangerosite_psychiatrique_-_rapport_dorientation.pdf

Collectif schizophrénie:

https://www.collectif-schizophrenies.com/media/vrai-faux

 

Remerciements

Je remercie chaleureusement l’ensemble de l’équipe pluridisciplinaire de l’ESAT pour leurs retours constructifs, leur aide et idées.

Lire en PDF ici : Explication psychopathologique sur la Schizophrénie